Contrôle de Qualité de la Courbe Débit-Volume
Avant d'interpréter un test de spirométrie on doit se rassurer que le test soit bien fait.
Pour le contrôle de qualité la forme de la courbe débit-volume est de grande importance: un test bien effectué a une courbe d'une forme typique, la courbe débit-volume commence au point d'intersection des axes x et y, augmente très rapide au maximum 'DEP ou PEF) pour descendre lentement en ligne droite vers l'axe X. Il est fortement recommandé de faire une inspiration maximale forcée après l'expiration afin d'obtenir une courbe fermée.
inspiration=expiration
Une variation fréquente de la courbe normale est "l'épaule" : un renflement externe, haut sur la courbe.
Reproductibilité
Afin de se rassurer que le patient a soufflé jusqu'à la fin de sa capacité pulmonaire, il est nécessaire de faire au moins deux tests.
Si les tests sont reproductibles vous pouvez être certain que le patient a soufflé ses valeurs maximales. C'est très difficile de souffler deux tests reproductibles sans continuer jusqu'à la fin.
La reproductibilité est calculée sur la capacité vitale forcée et le VEMS. La mesure n'est pas reproductible si la différence entre les 2 valeurs les plus élevées de la CVF et du VEMS sont plus grands que 150mL. A ce moment le patient devra exécuter une nouvelle spirométrie, mais on doit s'arrêter après 8 essais.
Même si le patient a des valeurs normales (égales ou supérieures aux valeurs prédites) il est indispensable d'obtenir des tests reproductibles. Ceci pour pouvoir suivre la tendance des valeurs spirométriques du patient, qui sont jugées à partir des valeurs du patient et pas à partir des valeurs prédites.
Chez un patient sain on accepte une perte de 25 ml/ans pour le VEMS, et ceci à partir de 25 ans.
Fautes Fréquentes
La spirométrie n'est certainement pas un test simple pour le patient. Les fautes d'exécution sont dorénavant fréquentes, surtout chez des patients qui testent pour la première fois.
Chaque des fautes suivantes est une raison pour rejeter le test et de recommencer la spirométrie.
Tousser
Le patient a souvent un mouvement réflexe de tousser durant l'expiration forcée. Durant la fermeture de la glotte, le débit tombera à zéro pour augmenter de nouveau après.
la courbe débit-volume est interrompu
Expiration Trop Lente
Le sommet de la courbe (le débit de pointe) doit être atteint dans les 100 millisecondes. Si ce n'est pas le cas, le patient n'a pas expiré assez vite.
démarrage trop lent:
le débit de pointe n'est pas dans les 100 premières millisecondes
la courbe ne montre pas un sommet pointu, mais est plutôt arrondi
Si le patient a hésité on voit souvent une brisure dans la partie ascendante de la courbe.
le débit de pointe n'est pas dans les 100 premières millisecondes et
il y a une brisure dans la partie montant de la courbe
Un autre exemple d'un patient "hésitant":
brisure dans la courbe
Expiration Incomplète
Une exécution correcte de la courbe débit-volume demande le vidange complet des poumons. Quand le patient n'a pas vidé ses poumons à fond, la partie droite de la courbe est coupée. A ce moment le volume expiré sera sous-estimé.
expiration incomplète:
avant la fin de l'expiration, l'inspiration commence;
la courbe est 'coupé'
Inspiration Plus Grande Que L'Expiration
L'importance de la deuxième inspiration complète après l'expiration forcée est pour le contrôle de qualité du test. Si le patient n'aurait pas rempli ses poumons à fond, on remarque un volume inspiratoire supérieur au volume expiratoire: la fin de la courbe se termine à gauche de l'axe Y. Une différence de 5% entre l'inspiration et l'expiration est permise.
l'inspiration est plus grande que l'expiration.
Temps d'Expiration Insuffisant
Sur la courbe volume-temps on peut juger si l'expiration était assez longue.
Selon les recommandations d'ATS (American Thoracic Society) le patient doit souffler au moins 6 secondes, mais un patient sain n'y arrive presque jamais. Pour cette raison on se contente souvent d'une expiration de 3 secondes.
le test doit être répété
Seulement si aucune des fautes décrites soit présente, on peut commencer l'interprétation de la spirométrie.
Reproductibilité
Pour s'assurer que le patient est allé à la limite et que les valeurs de test sont donc les valeurs maximales pour le patient, il doit souffler dans le spiromètre au moins 3 fois. Si les tests sont reproductibles, on peut affirmer avec assez de certitude que le patient ne peut pas faire mieux et qu'il s'agit des valeurs maximales. Il est très difficile d'obtenir des résultats reproductibles sans de souffler jusqu'au bout.
La reproductibilité est calculée à partir de la capacité vitale forcée (CVF) et du Volume Expiratoire Maximal après une Seconde (VEMS). Si la différence entre 2 tests est supérieure à 150 ml pour le VEMS ou la CVF, le patient doit souffler à nouveau. Ceci est répété jusqu'à ce qu'il y ait 3 tests reproductibles (en pratique on arrête au bout de 8 tentatives maximum). Le logiciel de la plupart des spiromètres calcule automatiquement la reproductibilité d'une session de test.
2 sessions de spirométrie : les 3 courbes de gauche sont reproductibles.
Les tests de la session de droite ne sont pas reproductibles.
Même si le patient montre des valeurs apparemment normales, mais n'a pas soufflé de tests reproductibles, il est toujours important de continuer à souffler jusqu'à ce qu'il y ait 3 tests reproductibles.
Si l'on n'est pas sûr que les valeurs soufflées soient les (meilleures) valeurs de spirométrie exactes, on ne peut pas suivre l'évolution dans le temps du patient : celle-ci est jugée sur la base des tests antérieurs du patient et non sur la base des prévisions valeurs. Un patient en bonne santé ne perd pas plus de 25 ml de VEMS par an.
Ce n'est qu'après 3 courbes de spirométrie correctement réalisées et reproductibles que l'on peut procéder à l'interprétation de la spirométrie.